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  • : Le blog de topotore
  • : Les mots invitent à leur traduction afin d'entrevoir sur le mode singulier de chacun cet "au-delà de la langue" si étonnant. La poésie illumine cette frontière.
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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 20:42

Prends courage, jeunesse, et sache que tu mérites de trouver ta place.

Si tu es venue au monde, charmante comme une déesse, intelligente et
artiste dans ton corps et dans ton cœur, c'est pour que le monde qui
t'entoure t'admire et te soigne, te tienne pour essentielle, te considère comme indispensable à l'entour,

t'aime parce que ta présence lui donne des ailes.


Le monde plane comme tu danses. Le monde sourit quand tu le regardes
avec toute la tendresse que dispensent tes beaux yeux.
Le monde se réjouit de te voir gaie, allante, enthousiaste et fragile,
comme la toupie sur sa pointe.

Je t'aime beaucoup et t'envoie des ondes arc-en-ciel pour que tu câlines ta singularité.

Tous les êtres sont singuliers et exceptionnels. Mais toi, tu es tout ça encore bien plus !

J'aime te sentir blottie dans la ouate de mon cœur.

Comme je souhaite que tu y trouves un peu de repos pour marcher encore vers ton trésor, demain !

Tu sais, j'ai toujours l'impression de marcher vers mon pays, là-bas très loin,

ce pays d'où je sais venir, et vers lequel j'aspire à retourner.
L'exilé voyage toujours, comme l'oiseau dans sa cage qui chante à l'adresse des amis restés là-bas.
Pour ce long voyage, parfois une main prend la mienne et notre marche devient plus aérienne.

D'autre fois, je prends la main d'un compagnon de route ou d'une compagne.


Et en ce moment, c'est ta main que je serre très fort pour que nous sentions moins la fatigue.

Ta main est chaude et douce. J'ai l'impression qu'elle ne veut pas que je la lâche.
Mes mains sont rustres et rugueuses, desséchées par le travail manuel.
Mais elles sont patinées comme des outils et tu t'y trouves en sécurité.


J'aime marcher avec toi.
Nous irons loin, nous irons jusqu'à ce que tu retrouves ton partenaire, celui qui traversera la vie

de ta génération, avec toi, en méditant sur les expériences d'un passé trop long.

Tu sens bon la cannelle et ta jeunesse me tire vers ces jours heureux où plus rien n'a d'importance

que de dire le mot qu'il faut au bon moment.
Merci pour ce bout de sentier qui m'a éclairé, juste le temps d'une lettre poétique.

Je t'embrasse très fort et te garde dans ma bulle pour m'endormir en souriant,

faisant place à tel petit homme, ému de trouver tant de grâce et de fraîcheur auprès de sa muse.

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 19:47
Chanter ton visage. 
Chanter tes yeux.
Nager dans la profondeur de leur bleu. Chanter tes mains, chanter ta peau.
Chanter tes reins, chanter tes seins. Louer ton dos, louer ces êtres d'où tu viens. Toucher ta voix.
Se perdre à ton regard. Baiser ta douceur.
Saisir ton émoi. Troubler la petite fille qui rit en toi. Aimer la jeune femme que tu es. Fantaisie d'artiste et peur... Peur de manquer de temps.
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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 19:51

Je fais tourner un CD en boucle depuis quelques temps, et je voudrais pouvoir vous faire partager mon plaisir.

Elvas gratte la guitare et chante des mots poétiques en français comme en portugais. Mais ce CD qui laisse paraître ses influences contrastées nourrit notre curiosité et nous fait voyager de Lisbonne à Kingstown en passant bien sûr par Marseille où nous pouvons le rencontrer souvent.

Le choix des instruments et des instrumentistes permet des arrangements riches et variés qui font que je ne me lasse pas de l'écouter. Chaque fois, je découvre de nouvelles paroles et des sons subtiles qui enrichissent la palette des illusions. Si j'emploie ce dernier mot, c'est pour dire combien je voyage par l'enchantement de ce musicien confirmé.

En plus, Elvas n'a pas son pareil pour tisser des liens avec ceux qui l'approchent. Passer un moment avec lui est vraiment enrichissant d'autant qu'il apprécie beaucoup Fernando Pessoa.

 

 

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 16:05

Ouvrir une telle page tient de la gageur.

Qui oserait se lancer dans un tel essai ?.
Je ne fais ici que l'ouvrir parce qu'il m'arrive souvent d'entendre ce mot d'enfant qui me réjouit et dont l'esprit me semble essentiellement poétique.


Nous sommes en Provence et la petite fille depuis de longues minutes s'amuse sur la plage avec des amis de seaux et de pelles quand elle revient vers l'adulte et lui dit :

"le ciel bleu nous regarde"

avant de retourner vers le cercle du jeu.


La simplicité de cette phrase est désarmante et pourtant la richesse de cette pensée, d'apparence enfantine, illustre l'art poétique.

Dénuement, partage de l'étonnement, don de son esprit sur l'instant illuminé, regard sur la nature et personnification de l'élément, tout est là, dans le rythme des jeux d'enfants, tout ce qui montre ce qu'est la pensée poétique.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 20:25

Je reconnais (non sans tristesse, peut-être) que je suis un homme au coeur sec. Un adjectif a plus de valeur pour moi que des larmes sincères, venue de l'âme.

Mais il m'arrive aussi d'être différent, de connaître les larmes, les larmes brûlantes de ceux qui n'ont pas et n'ont jamais eu de mère ; et si mes yeux brûlent de ces larmes mortes, c'est au secret de mon coeur.

Je ne me souviens pas de ma mère. J'avais un an lorsqu'elle est morte. Tout ce qu'il y a de dur et d'éparpillé dans ma sensibilité vient de cette absence de chaleur, et du regret inutile des baisers dont je n'ai pas le souvenir. Je suis quelqu'un de postiche. Je me suis toujours éveillé contre des poitrines étrangères, bercé là comme par erreur.

Ah ! C'est la nostalgie de cet autre que j'aurais pu être qui me désagrège et qui m'angoisse ! Quel autre serais-je aujourd'hui, si l'on m'avait donné cette tendresse qui vient du fond du ventre, et qui monte jusqu'aux baisers posés sur un petit visage ?

 

Peut-être ce regret poignant de ne pas avoir été un enfant aimé joue-t-il un grand rôle dans mon indifférence en matière de sentiments. Celle qui, dans mon enfance, m'a serré contre son visage ne pouvait me serrer contre son coeur. Celle qui aurait pu le faire était bien loin, dans un tombeau - celle qui m'aurait appartenu, si le Destin l'avait ainsi voulu.

On m'a raconté plus tard que ma mère était jolie, et on ajoute que, lorsqu'on me l'a dit, je n'ai rien répondu. J'étais déjà fin prêt, de corps et d'âme, déjà inapte à toutes les émotions, et leur expression n'était pas encore chez moi le signe avant coureur d'autres pages, difficiles à imaginer.

Mon père, qui vivaiti au loin, se tua lorsque j'avais trois ans, et je ne l'ai jamais connu. Je ne sais toujours pas pourquoi il vivait loin de nous, et je ne me suis jamais soucié de le savoir. Ce dont je me souviens, à l'annonce de sa mort, c'est de l'atmosphère grave qui règna lors des premiers repas qui suivirent. On me jetait un regard de temps à autre, je me le rappelle fort bien. Je rendais ces regards à mon tour, comprenant stupidement. Puis je me remettais à manger en prenant soin de bien me tenir, car on continuait peut-être à me regarder, à mon insu.

Je suis toutes ces choses bien malgré moi, dans le tréfond obscur d'une sensibilité fatale.

 

 

Fernando Pessoa          Le livre de l'intranquillité

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 21:21

Peu de chose en somme

Pour bonheur à l'homme !

Faire lien à sa muse

Qui vole comme buse.

 

Bienveillant prédateur

Mais pourtant riche en cœur.

Sa présence rassure

Et son vol est murmure.

 

Que la vie soit bien là

Et non pas tout là-bas !

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 21:12

 

Quand je plonge dans le regard profond de tes yeux lumineux,

Je me repose d'une vraie senteur d'apesanteur.

Il me manque de vérifier parfois que tu es bien

Celle qui enchante mes rêves

Et me pousse à la joie poétique.

 

Ces drôles de festivités en fin d'année sont pour moi

L'occasion d'une période cachée au plus près

De mon intime besoin d'isolement,

De mon aspiration au calme.

 

Mais si tu me fais signe, je sortirai de mon repaire.

Nous dégusterons alors, tout égoïstement,

De notre heureuse complicité.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 21:11

 

 

Permets que j'abuse

Oh mon élégante muse

De te savoir si proche

Même sous un ciel si moche.

 

Je ne suis pas canard

Qui apprécie la pluie

Et préfère un plumard

Pour ma pose de midi.

 

 

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 21:09

Crocus dans le pré

Annonce des froids

Pensée vers toi

 

Couleurs dans l'herbe

Vin chaud entre nous

Vapeur au visage

 

Loin mais si proche

Automnes délicieuses

Saisie de ton soupir

 

Rajeunis dans les champs

Réchauffés sous la polaire

Rires des cœurs d'enfants

 

Danse auprès du feu

Souffle des pudeurs

Esprits étonnés

 

Retour au chaud

Grand bol de potage

Paroles des regards

 

Annonce d'un cycle

Renouveau des eaux

Magie de ton sourire

 

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 09:06

 

 

 

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J'aimerais parfois me promener comme une petite souris verte dans les hauteurs du Garlaban. Discrétement, sans déranger, j'observerais, je me tairais, j'admirerais Je resterais cachée jusqu'aux derniers rayons de l'été, dans l'intimité de celui qui se réalise, en symbiose avec les arbres, et plie le fer à ses désirs jusqu'à donner naissance à l'eau, en arrosant son dieu.

Poséïdon est né.

Le 26 Juin 2010, là même où la guarrigue cachait les sources de l'eau, la vie enfermée sous les forces telluriques, Philippe Guidau dressait l'héritier de Gaïa et de Chronos, frères et soeurs rebelles, pour le plaisir de rendre aux origines les honneurs dont ils sont dignes.

 

Il est des jours où le temps ne donne pas le vertige parce qu'il passe comme les courants d'air, mais parce qu'il s'immobilise. Il laisse alors le temps de s'arrêter. Il donne l'énergie de sentir, d'écouter, de regarder, d'admirer. Il favorise la pose du petit être fragile que nous sommes, (souris, si tu veux !), devant la création, celle du monde et celle qui vient de s'achever. La pose dont l'image ne peut que montrer imparfaitement le moment, sans rendre compte du vertige que je ressens, ni de la source d'espoir qui m'innonde alors.  Espoir  ! Oui ! Il est encore temps d'oeuvrer !

 

Le cliché reste cliché tant que chacun n'a pas vécu la rencontre. Allons à Val Coucou, fêter la pastorale des Dieux, dans les hauts de la Font de Mai.

 

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