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  • : Le blog de topotore
  • : Les mots invitent à leur traduction afin d'entrevoir sur le mode singulier de chacun cet "au-delà de la langue" si étonnant. La poésie illumine cette frontière.
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 17:42
Le chef tient les armes que je redoute, son couteau égorge
Le forgeron qui cherche encore à nourrir sa forge,
Le boulanger dans le pétrin qui ne voit plus sa farine,
La ménagère et ses enfants qui bientôt crient famine,
L'acteur et l'écrivain qui se sentent pris à la gorge.

Pour souffler sa puissance, il écarte les narines,
Signe la pierre des mosquées, se joue des matines,
Scandalise les laïcs et si alors le bon résultat urge
Le chef tient les armes que je redoute.

Des bougies d'anniversaire il tranche la parafine
De son fouet dur tape fort dans chaque usine.
Quand un peu trop se montre l'autre, il purge
Et trahit l'éthique même du digne démiurge.
Le chef tient les armes que je redoute.
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 17:05
Je rêvais profondément mais ne dormais pas vraiment. L'été assomait la maisonnée et me chargeait d'une souffrance supplémentaire à celle, déjà très lourde, d'être malade, malade d'une angine fièvreuse en pleine chaleur rougeoyante. Enfoncé dans le lit trempé de sueur, je tentais d'échapper aux durs coups portés par l'évidence biologique. Quelqu'un d'ailleurs, jusqu'au milieu du rêve, s'obstinait à cogner sur mes tempes et ma nuque se raidissait dans le moelleux de l'oreiller beige clair qui durcissait.

Il m'arrivait de penser que le morceau de bois posé sous ma tête n'arrangeait rien. Dans certains reportages le bois sert d'oreiller, mais il n'y avait pas de bois sous ma tête. Seulement des plumes, peu confortables d'ailleurs en de telles circonstances où rien ne peut paraître léger tant pèsent les contraintes du corps ! Le drap même, d'habitude si discret, pesait trop lourd et pourtant j'avais froid. Je le tirais sous le menton et le tenais serré des deux mains. Son beige pesait du bleu glacé.

Je restais ainsi ! Et je rêvais que l'eau  tiède m'enveloppait amoureusement. Sécurisé, j'y abandonnais mon corps tout entier sans même avoir l'intention de respirer. Je rêvais du bleu nacré, de ce bleu qui chatoyait de mille reflets d'argent, de ce bleu soutenu aussi qui s'effaçait parfois pour la danse de mon ami le dauphin venu m'encourager. Je rêvais que nous allions être amis pour toujours et partager ensemble l'espace marine des eaux infinies.

Mais soudain, je passais dans une eau trop chaude, orange et sensuelle comme les caresses d'une main.
Le rêve prit fin ! Je venais de m'inonder et j'en étais vert de honte.
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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 06:22
Je ne me lasse pas de feuilleter un petit livre de Jean Yves Leloup ; Désert, déserts ; Albin Michel
Je cite ici un petit paragraphe de la page dix sept, suivit du poême de la page cent vingt sept.

"Aimer l'autre, c'est renoncer à l'avoir, même mort,
renoncer à ce qu'il revienne,
découvrir qu'il est toujours là,
dans un silence qui ne nous fait plus peur,
dans un désert qui se fait l'hospitalier
de ce que nous avons de plus précieux,
l'essentiel qui reste quand il ne reste plus rien."




........................................................................................................................
"Au désert
L'homme n'est jamais fini
Il faut qu'il soit en marche
Vers une source ou vers une ombre
Sinon il meurt.

Le sens
N'est jamais une chose
Ou un être
Et s'il l'est
C'est le temps d'un mirage
D'une velléité de sens

Le sens
C'est ce qui fait le lien
Entre les choses et les êtres
Et ce qui fait le lien
Le désert des êtres et des choses
Nous l'apprend dans sa trop vive lumière
C'est le vide

Sans ce vide
Il n'y aurait de place pour rien
Et rien pour recueillir ensemble
Les êtres et les choses
Sans le vide : rien."
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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 22:24
Las de défendre la jolie langue dont chacun peut s'enrichir, adopter le retrait et l'indifférence me semble plus raisonnable que l'empressement à pousser la remarque. Sont nombreux les pauvres en vocabulaire qui n'arrivent plus à se faire entendre avec finesse dans leur singularité. Ils ne disposent pas d'une gamme assez généreuse de mots dans laquelle pourrait se faire leur choix, au plus juste de leur intention.

Le film "était super" ne nourrit pas l'échange. "La fille est canon" ne dit rien de particulier quant à l'émotion de l'observateur. "Le parfum est mega cool" ne donne pas à différencier l'ambre de la canelle.

Les sensations se déclinent sur une palette étendue depuis la douleur aiguë jusqu'au profond émoi en traversant la quiétude ou le spleen. La pauvreté du langage confine l'illettré dans la perte, perte de singularité, perte d'identité, ce qui expliquerait peut-être le retour du communautarisme. Il est pourtant question dans ce texte d'une tout autre perte.

La page s'ouvre par cette question :  que signifie la conscience de soi ? Je parle et pourtant il m'est impossible de prendre le recul nécessaire pour demander à la parole elle-même de se justifier. Qui suis-je pour parler ? Qui parle quand ça parle au dedans ? Qui parle quand ça dit : "je suis en train de parler" ? Pourquoi y aurait-il perte à parler sans arrêt ?

La lignée de mes aïeux offre toute une gamme de particularités qui la rendent singulière. Leur origine, le lieu et la date de leur naissance, les spécificités de leur environnement familial et social, leur travail, leur passion, leur intention, leur ambition, autant de singularités qui les rendent exceptionnels dans le sens précis d'incomparables. Chaque être singulier est incomparable et donc, pléonasme, exceptionnel. En ce sens il est digne de respect.

La conséquence majeure de cet état de fait tient en ceci : nous éprouvons une grande difficulté à nous faire comprendre ou simplement entendre dans la mesure ou la parole énoncée invite à une traduction pour pénétrer le monde de l'autre.

La parole prolonge ma voix, un organe de mon corps. Cette même parole passe par l'oreille de l'autre sous forme de vibrations qu'il doit transformer pour leur donner du sens. L'ouïe saisit non seulement les sons mais aussi les variations, les tonalités, les modes, les intonations. Au travers de cet appareil extrêmement sofistiqué, chacun saisit la voix d'un autre au point de la reconnaître avec précision parmi des centaines, d'après le timbre, les rythmes, le chant, le spectre des fréquences... Et pour couronner le tout, il faut traduire ce qu'on entend. Le fameux "je t'aime" que chacune des langues chante avec sa saveur propre ne signifie rien qui soit à appréhender sous sa forme brute. Tout dépend du contexte, du rapport entre les partenaires, du lien familial, des amitiés, de l'orientation sexuelle... Quand il s'agit d'une surprise, il arrive d'entendre une voix intérieure qui interroge : "qu'est-ce qui se passe ?" "Ai-je vraiment entendu cela ?" Parfois même, "on se moque !" Il semblerait que "ça dise quelque chose au dedans, et qu'il ne serait pas certain que ça vienne de moi !" Un dédoublement à l'excès serait pathologique jusqu'à la schyzophrénie.

Nous sommes ici dans une dimension très mécaniste de la voix et de l'oreille. Il suffit d'y ajouter une composante psychologique pour que tout se complique. Mais restons sur la simplicité. La singularité fait de chaque personne un monde qui reste à découvrir. Quand deux personnes dialoguent, leur rencontre est la première rencontre du genre dans toute l'histoire de l'humanité. Ni le temps, ni les répétitions ni les redites ne peuvent changer ce fait. Deux singularités se rencontrent toujours pour un échange exceptionnel qui a lieu pour la première fois de toute l'histoire de l'humanité. Les acteurs de théâtre le savent bien. La deux centième représentation est aussi la première. Le public change, les partenaires changent, l'acteur change, l'actualité change... Ceci nous permet d'assurer que nous ne connaîtrons jamais l'autre, pas plus qu'il ne se connaîtra lui-même.

Pourquoi la perte ? J'ai un besoin irrépressible de parler, de poser des questions, d'ajouter des précisions à mes propos, d'expliquer aux autres pourquoi ils ne m'ont pas compris... FInalement, si je parle, c'est aussi parce que je ne me comprends pas moi-même. Je suis un être désirant qui ne sait pas ce qu'il désire. C'est cela qui fait dire à Jacques Lacan qu'il existe "la chose" ou un "a" (objet petit "a") dont on peut dire que c'est "la cause du désir".

La topologie illustre ici sur la bande de Moebius que la marche vers l'objet de mon désir est permanente pour cette bonne raison toute simple que cet objet n'est autre que la cause de ce désir. "Cause toujours !" Pourrions nous lui dire. Mais nous courons en sachant que quelque chose nous fait courir. Nous savons déjà que l'objet de notre désir est perdu d'avance en ce sens que nous ne pouvons pas l'atteindre. Aussi avons nous besoin de parler ne serait-ce que pour poser la question : qui suis-je ? Barré nous sommes parce que assujettis au langage dont nous ne pouvons nous passer. Mal barrés ajouterait-on dans cette impossible course au trésor perdu, cause de notre désir, perte fatale qui fait de nous des hommes. Nous ne sommes rien d'autre que la question même.
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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 07:00
Les gosses sont au lit. Une heure de plus m'est accordée avant le branle bas le combat.
Top, c'est fini. Le radio m'énerve. Le retard s'avance . La voiture ne veut pas démarrer. Le judo commence dans une heure et la gymnastique dans une heure et demie. FInalement les autres jours, c'est presque plus facile.
Il ne manquait plus que cela. Le tout petit tousse et son front est très chaud. Je comprends que certaines mères paniquent et que d'autres jettent l'éponge.
Ma copine a choisit de n'avoir pas de progéniture.
Nous étions six. La disponibilité d'une mère est un miracle permanent. Moi qui suis homme, je les admire.

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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 07:20
Je n'arrive pas à croire que les media puissent faire leur choux gras des aspects les plus vils de l'être humain. Qui parmi nous ne s'est jamais emporté à qualifier ainsi l'autre tégneux qui insulte ou manque de respect ?

Il est bien évident que la fonction importante fragilise le bonhomme au point qu'il lui arrive d'échapper à cette contrainte permanente de la bienséance. N'est-il pas fréquent qu'un simple père de famille regrette ses propos adressés à ses enfants ? N'est-il pas fréquent que le maire du village regrette les siens dans une querelle municipale ? Combien de conjoints émettent de pauvres sons à l'adresse du partenaire ?

Mais peut-être le changement en fera-t-il une mode au point que les media s'en désintéresseront ?

Pour ma part, je suis même confus quand je maudis le plombier qui a monté le siphon de ma douche en permanence bouché.  Je voudrais avoir gardé certains mots et même n'y avoir jamais pensé ?

Non !  Le rôle des media n'est pas de transformer la phère de l'infomation en sacoche à pauvres sons qu'il n'est utile à personne de colporter.
L'instrumentalisation du fait divers n'a d'autre fin que le profit et cela m'est insupportable.
Quant aux images diffusées sur la toile, elles témoignent bien efficacement de la pauvreté de notre civilisation et pour un son esthétique combien de pauvres sons ne faut-il pas se taper, pour ajouter à la vulgarité des pages !
Le peuple aurait-il la presse qu'il mérite ? Sons de pauvres !
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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 20:16

Je suis fou. Je le sens, je le sais. En avoir conscience ne suffit pas à m'en dissuader. Fou ! Oui ! Mais fou exceptionnel, socialisé ! Sociable ! Sociabilité de folie ! Tout le problème est là ! Tout est là : un fou à problème, est-ce raisonnable !

Fou d'une folie sociale dans une société folle des fous, des fous qu'elle fabrique, enferme et fait soigner, quand elle ne les fait pas saigner ou s’aligner. (en-ferme) (soi-nier) (sait-nier) (sali-nier)…

 

Mes amis ne désirent plus s'éloigner de moi, au point que je me prends pour le roi. C'est du moins ce qui arrive quand je ne dis rien qui ne soit que
vent ! Dans le grand couloir et dans la cour ovale s'affairent mes sujets, tous plus ou moins fous qui, depuis l'orbite qui me soutient, semblent fonctionner comme une fourmilière bien familière à la gravitation universitaire, bien loin pourtant de la gravité universelle. Quel grand asile que cette université !

 

Mes sujets dociles fourmillent autour d'une reine, invisible pour la plupart, mais tellement présente qu'ils n'ont de cesse de l'alimenter pour satisfaire à sa pérennité salvatrice. Elle engendre rituellement une multitude de prétendants au trône (qui est mien), que je ne défends qu'à coups d'ordonnances et de prescriptions. Beaucoup devront disparaître ou se plier à supplier sans cesse pour jouir du précieux privilège de rester dans les bonnes grâces de
Sa Sainteté La Santé, ici honorée au sommet de sa gloire.

 

Mes objets d'étude, puisqu'il s'agit bien de la recherche dont je veux témoigner, se soumettent sans résistance aux tests et aux manipulations que je leur propose. Néanmoins, et c'est un point qui entretient une folie bien ordinaire, je sais depuis peu que le fait de n'opposer aucune résistance constitue intrinsèquement la plus suprême des résistances. Je deviens fou parce que ma théorie se boucle sur elle-même, à chercher sa destruction tout au long de son élaboration. J'élabore sa finitude à peaufiner sa logique.

 

L'essai que je vous propose ce soir, et vous comprenez que je n'ai pas encore fini l'introduction, aura pour titre : destruction de la théorie par théorisation. Son but est de vous initier à la compréhension de la folie ordinaire, à savoir que l'on jouit plus volontiers de l'index que de ce qu'il pointe, pour la bonne raison qu'il y a un plus de fantasme à sucer le miel qui en dégouline qu'à mâter la déconfiture d'une vérité par trop évidente. Cette dernière fait tourner la tête comme pour s'en détourner, tout en osant la flexion du regard qui s'assure au moins que l'image est exorbitante.



Son ton sera horripilant, ou peut-être désopilant parce que l'opulence d'une vérité, crasse et vulgaire dans sa totalité, inonde toute l'assemblée de sa vase putride qui autorise chacun à s'abandonner au plus singulier des orgasmes dont la cause ne tient qu'à la passion de la causalité même. Chaque conférence scientifique le dit et le démontre. Il y a plus à jouir pour le conférencier qui montre sa passion de la cause qu’il défend que pour celui qui démontre la cause de sa passion, fusse-elle une grande découverte.

 

 

C'est ici le début, qui suit l'introduction, et je pèse bien mes mots : "sinon pourquoi seriez-vous là ?" Oui ! Pourquoi ne pas jouir de l’introduction ?

 

L'auriculaire rivalise au majeur la chance de vérifier l'écoute dont l'ouverture pose question. De quel pavillon ai-je ouvert la porte quand un certain Philippe, populaire à souhait, l'énonce ainsi sans avoir conscience de son génie (Notons ici le féminin marqué par un "euh" muet !) : le purquoi de celui qui s’met à jouir quand la question complique sa vie!

 

Purquoi ? Renversant ! Cette apparition d'un autre versant rendu lumineux par l'élision d'un simple "o" ! C’est tout l’opposé de l’histoire d’ "O". (s’agissant dans les deux cas de l’"o" posé de côté ou dé-posé!)

Renversement de la question, parfaitement synchrone au renversement de la position de l'observateur qui, de voyeur, devient voyant.

Vous regardez en arrière pour un plus-de-jouir dans la croyance illusoire en une cause qui alimente le savoir. Et désormais vous parquez comme des véhicules vides qui stationnent, tous feux éteints, à attendre une clé. Une clef de contact qui plus est ! Rien devant ! On tourne !

 

Mais contact de pur quoi ? Objet de désir, lequel sera détruit s'il est découvert, ou désir d'objet, de cet objet qui n'existe pas sinon au risque de le détruire.

Il y a plus de plaisir à jouir d'une 2 CV tant le désir est grand, et légitime, d'en avoir 4, alors qu'en Ferrari n'y loge plus que la place fantasmée d'une starlette, Philip Morrissée, pour ne pas dire blondisée.

 

Ceci pour avancer que nous sommes là pour une recherche, la mienne, étant déjà plus proche de sa destruction, à savoir la recherche d'un pur quoi !

Je vais, évidemment, vous décevoir. RIEN N'EST PUR ! Et c'est bien pour cette raison, seule causalité (vous êtes là pour elle) qui soutienne sans faillir que le rien a du prix, que je crains de ne pas vous mécontenter.

 

Raymond Devos a joué et jonglé du petit rien qui déjà est un petit quelque chose. Oh ! Trois fois rien ! Et Georges Brassens en a montré le prix en chantant que cela dépend "de la façon qu'elle le donne".

 

Ma générosité s'exprime ici ! Je vous donne volontiers, et du mieux que je peux,  ce que je n'ai pas, ce tout petit rien qui vaut tant et que je risque de perdre à vouloir le nommer folie.

 

Je suis fou, mais à n'y plus rien comprendre, quand par exemple le président du jury universitaire s'étonne, à la lecture de mon mémoire, qu'il apparaît dans mes écrits une soif énorme de savoir. Et je me suis alors posé la question qui rend fou : mais alors, l'université des sciences humaines ne nous apprend-t-elle pas à faire du savoir une tare qui pèse dans la balance où se déséquilibre tout notre être ?

Suis-je fou à n'y prendre plus rien, dans cette même université où le même président, fort agréable au demeurant, remarque que je suis "autodidacte". Il m'a semblé à cet instant que lui-même avait ici cette honnêteté de me dire sans l’avouer qu'il ne maîtrisait plus rien. Et ce me semble être très salutaire, pour la sanction d'un mémoire de maîtrise, lequel traite sans prétention de la phénoménologie de la brutalité, mais dans l'enfer éthylique. N'aurait-il pas finalement approuvé, à l'image des personnes addictes, en prise avec un produit, que la brutalité se retourne contre soi, en prise avec le produit du savoir, savoir de rien, tare de la pesée des êtres, folie sociale ordinaire des psychologisants déformant l’écoute à cause de leur surdité.

 

Gisants, ne le sont-ils pas, tous les subordonnés à l'idéologie scientiste dont la médecine est le prototype ? Mais la brutalité se retourne toujours et le pouvoir finit par échapper à ceux qui peuvent, mais sans le savoir. Ceux qui savent par contre s'en emparent, mais sans pouvoir rien en plus, qu'à trouver le Père, le père Magloire chez Boris Vian, payé pour manger la honte partagée.

 

Main mise sur la médecine et ses officiants à laquelle se joint désormais la psychologie et ses déficients qui tournent de plus en plus dans la cour ovale et le grand couloir des industries pharmaco-costiques dont le salut ne tient qu'à des petits riens qu'elles donnent volontiers sous forme de pilules à avaler comme sucre. Et on voit le prix du rien, à ne plus voir rien que le prix !

 

La prescription pharmaco-politiquement correcte vient en miroir de la brutalité universitaire. Chacun s'y plie au savoir sans s'y taire, mais sans savoir se plier sous la tare de l'ignorance, la seule qui garde un prix au désir, selon l'étude de Sarah Pain, « La fonction de l’ignorance ».

 

 

Le savoir tourne à l’ignorance dans la spirale du nivellement par le bas, ce qu’on pourrait appeler le vortex de l’enseignement. L’enseignant s’enferme dans l’œil de ce cyclone brutal, y tourne sans fin pour produire son œuvre de rien que seuls d’autres enseignants pourront parcourir de leurs yeux d’aveugles et témoigne ainsi de son emprisonnement dans la pensée unique dont la bibliothèque scientifique détient tous les exemplaires modèles. L’horreur du savoir qui ne se veut pas humaniste vomit sa brutalité avec les armes sectaires de la toute puissance. L’enseignant chargé d’étudier les techniques d’entretien n’est plus tenu à s’engager lui-même dans les entretiens. L’étudiant, du coup, sera évalué sur son savoir à ce sujet et non plus sur sa capacité à s’entretenir. Il en va de même pour toutes les matières enseignées en faculté. La brutalité de ces formations détruit les facultés à faire, à partager, à échanger, pour le seul profit des facultés à savoir, à posséder, ou plutôt à disposer des connaissances qui ne servent qu’à entretenir le mouvement du vortex infernal dans la grande cour ovale.

 

Plus d'index ! Plus de majeur ! Plus d'auriculaire ! Plus de main ! Puisque tous ces attributs servent dans l’échange et le partage ! Seul arrive en pleine gueule le poing. Eh ! Vlan ! Prenez ça ! Simplement parce que tu ne penses pas comme moi !

Brutalité du penser unique, folie pour le moins assurée de son coût ! Un coût univers-s’y-taire. Point final !

 

 

Un fou d'ordinaire lucide, ou l’inverse, lucide d’ordinaire fou, sorti du DEA de psycho!
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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 07:08
Une bonne douche, un bon café, la tranche de pain au levain tostée sous la pommade de beurre salé, la lettre à poster, le réveil des enfants, la bise à son épouse, tous les riens auxquels nous ne faisons plus attention parce que d'autres préoccupations nous assaillent.  France-inter ne raconte que des malheurs alors que nos voisins vont bien. Les jeunes ont réussi leur troisième année de Fac. Le grand-père se remet parfaitement de l'intervention. Le bon vieux toutou est mort. Les amandiers sont en fleur. Le temps nous enchante et les jours s'allongent. Nous pouvons savourer les instants légers comme celui de faire ce petit mot avant d'aller eu boulot.
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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 06:43
   La page blanche émeut, la blanche page émeut, m'émeut la page blanche, mais si ! Et si la page était bleue ! Il faut essayer. La voici couleur du ciel, de ce ciel qui regarde en bas, qui s'inquiète sûrement de la brutalité de nos activités.

    En superposition au monde harmonieux des animaux, il contemple le drame humain. Les animaux participent à l'équilibre de la planète en alternant procréation et nettoyage, selon une chaîne alimentaire bien rodée  qui entretient la biodiversité. Les hommes, par contre, avec leur fâcheuse tendance à vouloir le pouvoir, se permettent d'arriver à leur fin par tous les moyens, sans aucun égard pour l'autre ni pour la descendance.
Ils témoignent volontiers contre eux-même en criant haut et fort que "la fin ne justifie pas les moyens", et se condamnent à une fin imprévue, voire à une faim préméditée tout au moins pour les malchanceux qui vivent du mauvais côté de la barrière.
 
    Là, nous y sommes, la page bleu ciel n'aura pas ému autant que la blanche. Le blanc n'est pas une couleur. Ne peut-on pas dire alors que la couleur sécurise.
Mais vraiment, je n'aime pas la couleur des maillots de l'OM. Le rose me paraît sortir tout droit d'une usine pétrochimique à produire des bonbons immangeables. Comme le bleu leur allait bien ! Je vous rassure, je ne suis pas du tout un fou de foot. Mais ! Mais le bleu, tout de même, sur le vert du gazon, ça fait du bien !

    Et voilà, c'est la valse des idées. Ecrire pour le plaisir. Pourquoi pas une rumba de la tendresse en cette fête des Valentins et des Valentines. Le tango des amours irait à merveille aux amoureux transis qui le termineraient par un boléro chaloupé. Du menuet pour les coquins timides jusqu'au twist pour les accros de l'individualisme en groupe. Tiens ! Quelle drôle d'idée !

    Après ces vaines élucubrations du jour, je note amusant de prendre date du soir de ce 14 février 2008 qui préviendra de toute tentative d'enregistrer après 22 h 30 afin d'améliorer le service du serveur. Les méthodes développées pour améliorer les services dépendent de chaque entreprise. La SNCF fit appel à Socrate, il y a déjà vingt ans. Le restaurateur a renvoyé son vieux serveur depuis quelques jours. Air France veut acheter l'AGV pour mieux desservir les terminaux. Quant aux passerelles qui donnent à embarquer sur les paquebots, il y a beaucoup à faire. J'ai une pensée néanmoins pour les familles endeuillées à cause de ce service.

    Bonne soirée ! L'enregistrement se fera dans les temps !
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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 07:02
La colère gronde. Le mécontentement se fait entendre. Le peuple n'est pas endormi. Mais que se passe-t-il donc en Europe et surtout en France ?

Depuis que France-info déroule l'information sans arrêt, le gavage médiatique est né, revers de la médaille nommée "info en temps réel !". Depuis le 1° juillet 1987, cette radio diffuse désormais vingt quatre heures sur vingt quatre ce qui s'appelait "les informations" écoutées uniquement autour des repas. Je me souviens des repas familiaux pendant lesquels les chansonniers précédaient cette fameuse séquence nommée "les informations". Le père, à table faisait "chchchut " aux gamins en disant : "j'écoute les informations". Ensuite, il y a eu "le jeu des mille francs".

Nous traitons aujourd'hui des infos. Et la tendance est au trop plein. Ce qui ajoute à cet effet de gavage, du moins pour moi, vient du fait que sont annoncés en premier les grands titres, ce qui suffit le plus souvent, et qu'après le développement des grands titres qu'il nous a fallu écouter parce qu'un point particulier nous intéressait, le journaliste nous assène encore une fois le résumé des infos traitées dans le journal. Trop c'est trop ! Le zapping en ajoute encore puisqu'il est fréquent que nous regardions les infos régionales sur la trois, avant de passer sur la deux pour finir sur la six du fait de l'échelonnement des horaires.

Sur le trajet qui mêne au travail, il n'est pas rare d'entendre deux ou trois fois les mêmes nouvelles, lesquelles ne restent pas nouvelles plus longtemps. Les pages publicitaires contribuent largement au gavage et c'est pourquoi le peuple est mécontent. La vraie vie n'est plus aux champs, où l'entraide tissait les liens entre voisins, la vraie vie n'est pas le bonheur distillé dans la fresque médiatique, qui voudrait nous rassurer sur le rendement des assurances vies et pousser le salarié à se lancer dans l'actionnariat pour couler plus tard les jours heureux du vieux sans soucis. 

Jour historique enfin, ce 19 février 2008, où J. F. Copé, nouveau président de la commission chargée de réfléchir sur l'avenir de la télé (grosse commission), nous fait l'honneur de prétendre vouloir travailler sur ce point avec tous les français (par internet, oubliant tous ceux qui ne l'ont pas) en nous assurant sans vergogne que 'le service public ne sera jamais privatisé !" Nous verrons bien ! L'expérience m'a prouvé maintes et maintes fois que cette formule négative annonce tout le contraire. Les psychologues dont je suis savent en effet que la formule que tous gardent en mémoire, derrière la phrase négative, c'est la même dans sa version positive. Donc nous nous préparons à voir très bientôt la privatisation du service public. Comment pourrait-il en être autrement puisque l'idéologie libérale prévoit tout cela depuis longtemps ? (Avant 1900 !)

Les français ne sont pas endormis. Ils sont fatigués, fatigués d'avoir à lutter jusqu'au bout pour une miette de pain que veut bien leur accorder le pouvoir financier, avec condescendance et humiliation envers le productif qui devra ramer encore plus pour avancer encore moins. Privatisation de Gaz de France, d'EDF, de la SNCF bientôt par fractionnement ( les voies, déjà fait, le fret, SERNAM, les trains, AGV convoité par Air France), CCP devenue Banque Postale, avec 1.15 euros de frais nouveaux pour tenue de compte trimestrielle ! La liste ne va pas s'arrêter ! Attendez vous au pire que vous n'osez pas imaginer : libéralisation de tous les secteurs !
Par exemple : dépénalisation du secteur des affaires ! La dernière réforme de la justice. Mais ce n'est qu'un projet...

"Entrer en résistance !"
Tel est le slogan de beaucoup de corporations. 
"On ne nous dit pas tout !"
Tel est le titre  de la séquence humoristique la plus visionnée sur internet !
"On n'a pas tout dit !"
Tel est le titre de l'émission de Laurent Ruquier après  "on a tout essayé" !
"Qui veut gagner des millions !"
"La cagnotte !" (de La Française des Jeux !) Finalement Dieu est chassé par la porte parce que la science prouve que ce ne sont là que des croyances. Un autre Dieu revient par la fenêtre. Il se nomme pognon, et chacun peut croire allègrement qu'il va s'enrichir un jour ou l'autre. Les croyances ont la vie dure chez l'humain. Grattez, grattez, a remplacé les exortations à prier, prier...

Dans l'ensemble, le plan politique est bien de cacher les moyens de transvaser les deniers publics dans les caisses privées des grands groupes financiers. Prendre un maximum et au plus grand nombre au profit de quelques uns. Oui, nous dit-on, mais la "croissance" profite à tous ! Baliverne. La seule croissance est celle de la haine et de la brutalité. Peu importe dans le pays des droits de l'homme que des millions de familles vivent dans la pauvreté et même sans abri pourvu que les actionnaires sucent jusqu'aux dernières gouttes de sueur mêlée du sang de ceux qui finissent par se suicider...

Quel monde de ouf ! Le "plan power eight" pour une grande épreuve de déstructuration à la puissance huit de l'industrie aéronautique ! Le "mini-traité" pour le document de mille trois cent pages qui nous soumet à l'Europe des finances ! Nous n'en voulions pas et pourtant nous avons maintenant signé pour soixante ans... Les mots choisis et les expressions participent des mensonges outranciers. "L'aménagement du territoire"
ne signifie guère plus que la macadamisation des terres. Je vous laisse deviner ce que peut signifier "la modernisation du système de solidarité sociale". (Peut-être la madérisation de la Sécu !)
"Oui ! Vous autres les gens de gauche, vous ne faites que critiquer !" En réponse deux points : 1) ni de gauche, ni de droite, ni centriste, ni aucune étiquette ; 2) l'être humain a le droit de gagner dignement sa vie pour nourrir sa famille, la vêtir et lui assurer de n'avoir pas froid sous un toit correcte. Tant que tous ne peuvent jouir de cela, les gouvernants ont échoué. Le reste n'est que blabla !

J'ai honte de n'être pas très résistant...
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