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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 22:33

L'urgentiste très médiatique dont vous avez souvent entendu les coups de gueule, Patrick Pelloux, nous a fait l'honneur de venir au théâtre Toursky pour nous brosser son analyse de la situation actuelle de la France, et surtout de la vision qui lui est propre depuis le centre même d'une institution des plus importantes de notre république. On peut lui donner comme terme générique "la santé".

 

Un point de son observation est particulièrement sensible. Il a pointé le désintérêt croissant du système de remboursement des soins au sujet des sens que sont la vue et l'ouïe. Un pays qui n'a cure des soins qui touchent spécialement les organes des sens est un pays qui signe son déclin. Combien de nos citoyens ne soignent plus leurs yeux ? Combien ne soignent plus leurs oreilles ? Combien se ruinent aussi pour ces organes qui servent tout spécialement à la communication et à la création des liens entre les humains? Nous savons comme la privation de l'ouîe et de la vue tend à isoler chacun dans son monde et comme il est délicat de communiquer avec ceux qui souffrent de la cessité ou de la surdité.

 

Le déremboursement progressif des médicaments et des soins ainsi que la taxation des mutuelles, l'abandon rapide des subventions qui soutiennent les centres mutualistes, laissent présager d'une démolition totale de notre principe de solidarité au profit des groupes privés dont les profits ne cessent d'augmenter.

 

Notre principe de solidarité qui soutient le droit aux soins et à la retraite décente pour tous est né du Conseil National de la Résistance en 1944, conseil clandestin qui a été payé de la vie de bon nombre de résistants. Ce principe a fait la fierté de la France et fut envié par tous les pays du monde. Il suffit de cinq années de dérégulation pour anéantir tout ce beau projet sous le contrôle d'un clan de carriéristes qui n'ont qu'un soucis, celui de collaborer avec les puissances financières.

 

Nous devons rechercher toutes les solutions qui remettent l'être humain au centre des préoccupations. A quoi serviront les richesses de quelques uns qui auront fait le vide autour d'eux ? Les parrains, les voyous, les mafieux qui ne s'encombrent pas de sentiments pour s'enrichir finissent toujours par faire un tel vide autour d'eux qu'ils en meurent. L'homme est définitivement le pire des prédateurs pour l'homme. Comment recréer du lien sinon à se mobiliser dans la résistance ?

 

On peut voir que nous sommes vraiment amorphes et déjà bien conditionnés au petit confort personnel, si nous considérons la lutte des peuples arabes qui se libèrent des dictatures. Peut-être marcherons-nous dans la rue quand nous n'aurons plus rien à perdre ! Ne sera-t-il par trop tard ?

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