Le second prix du concours me fut attribué pour ce poème à la Maison de l'Ecriture et de la Lecture de Marseille. Poème libre : dix mots pour dire demain, mots écrits en italique.
Bientôt se profile, alerte, en démesure d’inventions,
Le futur des nuées musicales.
Tel un conteur éthéré, le musicien saisit les visions colorées
De son intime ailleurs,
Pour déployer ses bras souples et ses longs doigts habités
De mille capteurs discrets.
Il enlace l’espace en corps à corps, sous la harpe boréale
Qu’il griffe délicatement, en accords d’images et ondes tendres,
Puis il détend son visage à transformer les astres
En mélodies sensibles, d’un regard calme et profond.
Des lumières douces se rangent sur l’échelle du génome universel,
Ouverte sur une vie sans heurts ni désaccords.
S’y pressent en symphonies vibrantes le clic des comètes vivaces
Et le clac des planètes cendrées.
Au clair de terre ombrée, jointe au grand chœur des galaxies,
Chaque voix s’émeut à désirer tellement que toutes les vies
Deviennent compatibles au tout nouveau monde enchanté.
Chacune harmonise les éléments en unité pérenne.
Allèle, Séquence, et d’autres savourent un acide pour se désoxyder.
Ribode, et Nucléïdes, grandes solistes des nuées, lancent l’hymne au temps.
Le maître captivé, de ses longues mains frémissantes, module en inimitables sons
Le flamboyant orchestre de la fête sidérale.
Et l’échelle, échevelée, celle où s’agitent les jeunes étoiles, ballerines lumineuses
En colliers d’étincelles, de se recoiffer sur les bases rythmées
Du feu harmonieux d’un mambo d’artifices asymptotiques.
Stellaires brillent les cuivres. Galactiques tonnent les puissants cors.
Et sur les cordes filantes, on rêve les notes qui s’illuminent
Comme l’artiste s’allume dans son univers cosmique.