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  • : Le blog de topotore
  • : Les mots invitent à leur traduction afin d'entrevoir sur le mode singulier de chacun cet "au-delà de la langue" si étonnant. La poésie illumine cette frontière.
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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 00:14
A toi,

Maléfiquement, ton absence infiltre ma peau qui hurle sous les brûlures vives qui m'assaillent le dos. Distendue, ma peau secoue cette absence qui terrorise tout mon être. Que vais-je devenir, broyé par cette vivance sourde dont toi seul anime les brins ?

Que tu me fais mal ! Ne prolonge pas ton séjour car mon âme sera consumée sous la terreur de cette monstruosité implacable, tentaculaire et dévorante. Elle ne me lâche pas. Tapie dans mon ombre, elle me guette pour détruire mes jours en brûlant ma peau. Elle pénêtre au profond de l'épiderme jusqu'à violenter mes viscères. Elle m'intime de ne plus être sinon elle-même, cruellement absente, vide de tout autre. L'injonction m'est renouvelée sans cesse de me fondre dans la douleur jusqu'à lui servir d'ombre, de cette ombre d'un irréel, au fond sans fond. Nulle trace ne me donne espoir. Au contraire, chacune me soumet à la torture comme flèche venimeuse dont le manque serait l'arc puissant que tu bandes de toutes tes forces.

J'imagines que tu sais à quelle point ta cruauté me ronge les os. J'imagine que tu te délectes à tendre les rets qui me prennent et me gardent dans l'attente de rien. Déjà tu vivais loin avant ton départ. Je cherchais ta présence en vain. Je cherchais ton regard et ne trouvais que toise. Je minaudais pour ton bonheur et ta fierté mais ne recevais qu'humiliations et déconvenues. Néanmoins, fatigué, distend, froid, harogant, haineux, exécrable, fourbe et menteur, tu étais là. Aujourd'hui ton absence hurle et me hante jusqu'à me faire plier, pleurer, mourrir dans ce désert de toi. Chaque grain, chaque parcelle de poussière, chaque souffle, chaque odeur n'est rien sinon toi. Ma vie n'est plus qu'une trace qui témoigne d'un passé vrai. Tu me maltraitais mais j'étais vivant. Aujourd'hui tu me maltraites mais je ne vis plus là. Je suis avec toi, incarnée en absence à cause de tes dons maléfiques, enchaînée à ton Vaudou qui me faisait rire. Il me lacère désormais de toutes ses griffes de monstre invisible. Je hais cette absence innéluctable.
Je te hais. Je me fous de tes dernières volontés. J'écrirai ton épitaphe : "Mort pour rien !"

                                                 Moi qui aime ce que tu n'as pu être
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