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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 09:14

Allégresse et tristesse nous ont enchantés, rythmes et silences nous ont transportés dans le profond de son univers poétique. Univers si délicieusement délicat et subtilement mélodieux que lui-même y puise son énergie comme s'il se délectait de la source fraîche de ses aïeux. Après le spectacle qui a soulevé les admirateurs, qui les a fait respirer, qui les a fait murmurer, qui les a tenu en haleine durant quelques longs silences chargés de sons et de questions, durant les soupirs et les poses qu'il soutient avec justesse, Elvas me confiait s'être chargé d'énergie au point de désirer chanter encore et reprendre sa guitare pour rythmer son plaisir jusque tard dans la nuit. Une pêche d'enfer !

Lisbonne, Marseille, Kingston est un recueil de pépites comme on le souligne au Point de Bascule. Le Sweet Quartet en a magistralement montré ses joyaux pour terminer sur une surprise émouvante dans laquelle le chanteur donne tout : joie, colère, tristesse, espoir, désirs et rêves, le tout dans le plus grand silence d'une salle chaleureuse, touchée et parfois même bouleversée.

Elvas, au chant, s'accompagne de sa guitare, ou peut-être l'inverse. C'est un artiste inspiré du Fado portugais, des vers de Pessoa, de la Jamaïque, et riche de la multitude marseillaise. C'est un jongleur de notes, des diminuées, des transposées, des mineurs et des majeurs. Couleurs et blancs s'accordent, douceurs et puissances se déclinent, reggaes et ballades alternent, chuchotements et cris surprennent, une palette riche que souligne en rythme le Sweet Quartet. Anne Gambini au violoncelle donne rondeurs et réconforts, Stéphane Lopez à la contrebasse bâtit avec assurance les fondements de chacun des assemblages, Patrice Porcheddu à la rythmique garantit la netteté de cette trame invisible sans laquelle ne se conjugueraient aucune improvisation, et enfin, réservée pour la fin, la présence d'Alix Gomez, choriste lanceuse de sourires. Elle mesure le battement des cœurs, et son jeu, (pas seulement au casou!), dans l'ombre d'Elvas, ajoute au chant le relief coloré que chaque spectateur aura pu admirer. Tous les deux, dans cette musique, sont complices comme des voyelles dans les poèmes de Fernando Pessoa.

Un vrai spectacle en 3 D bien plus savoureux que bon nombre de shows lourdement médiatisés.

Vivement sa prochaine prestation au Point de Bascule, ce lieu si sympathiquement atypique de Marseille

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